TRIBUNE. – Dans le cadre du partenariat entre la ville de Nevers et la Banque des Territoires quatre conventions de cofinancement, contribuant à la redynamisation du coeur de ville et à la rénovation urbaine, ont été signées par Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers agglomération, et Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, en présence de Daniel Barnier, préfet de la Nièvre et délégué territorial de l’ANCT. Par Denis THURIOT, Maire de Nevers, Président de Nevers Agglomération, Vice-Président de la Mission Ecoter.

Une ville moyenne, ou plutôt médiane, intermédiaire entre le territoire métropolitain et rural, est le poumon de son bassin de vie. Et son centre-ville en est le cœur. Il est donc vital de conforter, collectivement, le rôle moteur des villes médianes dans le développement économique et social des territoires, mais également dans l’accélération des transitions écologique et numérique. Cette notion de « locomotive » locale est souvent contestée, voire, parfois, est rejetée ; pourtant, la richesse produite par les villes médianes irrigue bien leurs territoires voisins. Je défends donc la réalité (et le besoin) d’une France en réseau fait d’interdépendances des territoires et non de guerres de position. Et je suis convaincu, par expérience, que le consensus intercommunal autour du rôle primordial de la ville-centre en termes d’attractivité est un pré-requis à la définition de toute stratégie de développement territorial.

Alors qu’à la déprise démographique et à la rétraction des services et commerces, risquent de s’ajouter les conséquences d’une crise économique sévère, il est temps d’accélérer la redynamisation des villes médianes, en se rappelant que le mot « crise » porte en lui le double sens de contrainte et de potentialité. Saisissons donc les opportunités de cofinancement offertes par un Etat devenu plus stratège qu’interventionniste en laissant les élus locaux penser leur stratégie (notamment au travers des plans Action Cœur de Ville et France Relance), mais aussi par ses partenaires. Car, pour relever ces défis urbains, les élus locaux ont également besoin de construire des alliances fondées sur une vision commune et partenariale de l’avenir. La politique d’accompagnement menée par la Banque des Territoires répond à ce besoin. J’ai reçu récemment, à Nevers, Monsieur Eric Lombard, Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations, très à l’écoute des élus locaux et ouvert à l’étude des projets. Nous avons signé, à cette occasion, quatre conventions de cofinancement contribuant à la redynamisation du cœur de ville et à la rénovation urbaine. Quatre projets visant à améliorer les conditions de vie des Neversois et à conforter le rôle moteur de Nevers dans le développement de son territoire sont ainsi soutenus par la Banque des Territoires.

Le déploiement d’une solution numérique pour le commerce (une market place soutenue par la fédération des centres-villes) qui sera rapidement étendue aux communes de l’agglomération.

Une étude pour la création d’une passerelle inter-quartiers qui aura pour double objectif d’accroître l’accessibilité et de renforcer le dynamisme et le potentiel d’un quartier innovant.

Un diagnostic économique pour un quartier prioritaire d’intérêt régional, (le troisième en France en importance) en lien avec une opération de rénovation urbaine, avec l’ambition de favoriser la mixité fonctionnelle et de consolider le potentiel de développement économique du quartier.

Une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour accompagner la Ville de Nevers dans une démarche d’agriculture urbaine, toujours dans le cadre d’un Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), un projet qui comprend notamment des jardins en partage ou familiaux, une production de type forêt-jardin, des parcs cueillette publics.

Si j’ai souhaité évoquer ici, dans le détail, l’exemple de Nevers, c’est pour illustrer le potentiel de cofinancement offert par la Banque des Territoires pour des projets spécifiques locaux qui permettent de mettre en œuvre une stratégie de reconquête multidimensionnelle. Ces conventions participent de cette dynamique partenariale si vitale pour nos territoires et que nos villes médianes peuvent construire.

Nos territoires médians sont attendus en mode projet ; des projets locaux structurants et stratégiques, souvent transversaux et innovants. En resserrant les priorités autour de l’enjeu de la revitalisation des cœurs de ville et du renouvellement urbain, et en conjuguant cette priorisation avec la nécessité de réinventer la ville pour qu’elle soit plus durable, plus ingénieuse, plus équilibrée, plus solidaire. Avec un point de vigilance cependant : « mixité sociale », « développement durable » et « ville intelligente » ne doivent pas demeurer des incantations, des formules de communication nous autorisant à ne traiter que les lieux sans véritable prise en compte de celles et ceux qui les habitent ou en ont l’usage. Revitaliser les cœurs de ville, cela signifie remettre de la vie. Chaque centre-ville doit être un centre-vie ! Le « renouvellement » urbain, qui n’est plus seulement « rénovation », porte en lui la notion d’évolution. Chaque habitant doit pouvoir s’inclure et se retrouver dans des aspirations collectives. Des aspirations qu’il peut contribuer à définir puis à faire vivre. « Refaire la ville sur la ville avec de la campagne à l’intérieur » ne suffit pas si cela n’aboutit pas au renforcement des liens humains.

Denis THURIOT

Maire de Nevers

Président de Nevers Agglomération

Vice-Président de la Mission Ecoter