Pour une stratégie de sobriété numérique : la pandémie a révélé de nombreux dysfonctionnements, il convient dès aujourd’hui d’en tirer les leçons
En matière de traitement des zones blanches, notre pays vient, depuis peu d’années, d’accélérer le rythme de déploiement des infrastructures : en matière de très haut débit (la France, premier pays le plus fibré d’Europe aujourd’hui), mais aussi en matière de téléphonie mobile (programme New deal mobile qui impose aux opérateurs d’équiper les zones blanches déterminées par les acteurs locaux).
Pourtant, la crise a mis à mal la résilience de nos réseaux, mais elle a également permis d’accélérer les changements en cours.
Nos usages numériques ont été accrus pendant la crise en raison du télétravail, de l’école à la maison, de la numérisation des entreprises…imaginons le chaos d’une telle crise sans ces outils !
Mais nous avons dorénavant un impératif : celui de la sobriété numérique, cette nécessité déjà prégnante avant la crise (on parle de « green IT » depuis les années 90), a été accentuée par cette dernière. La transformation numérique en cours de notre société doit prendre place avec cet impératif.
Ceci signifie que les entreprises, les collectivités locales, les administrations, doivent prendre conscience de leur impact au quotidien, adopter de bonnes pratiques, comme celui de fabriquer moins d’équipements et de les utiliser plus souvent ; bref, d’allonger la vie des appareils puisqu’il a été prouvé que c’est la phase de fabrication des équipements qui est la plus déterminante.
De même dans notre vie quotidienne, nous devons prendre conscience de certains gestes : utiliser le téléchargement plutôt que le streaming, utiliser le wifi plutôt que la 4G…utiliser le numérique dans des proportions raisonnables et uniquement quand c’est nécessaire.
Il reste encore des marges de progression aux acteurs publics, faute de bien appréhender les enjeux dans leur totalité, en particulier en ce qui concerne les politiques territoriales.
C’est pourquoi, au-delà des pistes d’amélioration relatives aux critères d’éco-conditionnalité, la Région Occitanie va initier une démarche de « Budget vert » et s’outiller pour définir une méthode progressive et opérationnelle avec des objectifs de neutralité carbone. Recenser ainsi les dépenses et recettes ayant un impact environnemental, permettra de mesurer l’impact de ces choix budgétaires.
C’est un bon début qui nous remplit d’espoir !
Ainsi la crise épidémique peut constituer un déclic pour passer d’une incantation collective à une réalité partagée.
Florence BRUTUS
Vice-Présidente de la Région Occitanie
Vice-Présidente de la Mission Ecoter