Mulhouse, ville de toutes les intelligences, pour un numérique responsable
La transformation numérique des collectivités locales a connu un coup d’accélérateur ces dernières années.
Les projets numériques qui s’appuient sur un écosystème d’objets et de services connectés et innovants se multiplient à grande vitesse au sein du secteur public et impactent directement la vie des citoyens.
Les technologies numériques irriguent naturellement l’ensemble des politiques publiques (mobilité, habitat, énergie, espace public et sécurité, services aux habitants, participation citoyenne…) avec la promesse de leurs avantages : plus d’efficacité, de facilité, de rapidité, d’économies, de liens, de potentialités, d’attractivité…
Elles changent radicalement notre façon de travailler, de communiquer et d’échanger au sein de nos collectivités et avec les habitants.
Ainsi, nous faisons face à l’apparition d’une nouvelle culture qui vient bousculer nos modes de vie.
Avec le développement du numérique, nous sommes confrontés à de nouvelles techniques, de nouvelles pratiques, de nouveaux modes de pensées et de nouvelles valeurs provoquant un choc des cultures. Aussi, la transformation numérique des collectivités ne peut s’opérer que par étapes et de façon responsable, avec le souci de ne laisser personne au bord du chemin.
Cette transformation passe nécessairement par un travail d’acculturation au numérique qui nous concerne d’abord nous, les élus et les agents.
S’acculturer au numérique, c’est comprendre ses enjeux, les opportunités qu’il offre mais aussi ses limites et ses risques : Notamment celui de se laisser tenter par le « tout numérique », d’en vouloir toujours plus pour être à la pointe de la technologie, en oubliant d’interroger les besoins.
En tant que décideurs, nous avons la responsabilité de rechercher le meilleur équilibre possible entre le développement du numérique, le bien-être des citoyens, et l’impact environnemental des solutions numériques que nous déployons.
En effet, dans notre société bouleversée par les crises sociales, sanitaires et climatiques, tous les signaux convergent pour nous indiquer qu’il n’y a plus de développement possible, et donc de développement numérique, sans durabilité.
Nous avons également la responsabilité de contribuer à l’acculturation numérique de nos citoyens.
La responsabilité de les sensibiliser aux enjeux et aux avantages qu’offre le numérique en termes de simplification des démarches administratives et de gestion du quotidien ; les informer des pièges à éviter, notamment pour garantir la sécurité de leurs données et éviter le cyberharcèlement.
Au-delà de l’acculturation, nous devons leur faciliter l’apprentissage de la technique pour les accompagner vers l’autonomie numérique.
Cette mission, confiée notamment à nos médiateurs et conseillers numériques France service, est essentielle, car elle touche à la problématique de l’accès aux droits et à l’inclusion économique et sociale des individus.
Les acteurs de la médiation numérique savent à quel point il s’agit d’un défi difficile à relever parfois, tant les capacités mais aussi la volonté d’apprendre dans ce domaine diffèrent d’un individu à l’autre.
C’est pourquoi, nous avons le souci d’éduquer les Mulhousiens au numérique dès le plus jeune âge, notamment à l’école dans le cadre d’ateliers de codage, de programmation et de robotique qui leur permettent d’acquérir des compétences de manière ludique.
Accompagner nos citoyens vers l’autonomie numérique passe aussi par l’amélioration en continu des parcours usagers numériques qui manquent parfois de clarté, de simplicité et de fluidité. A Mulhouse, des agents veillent au suivi des dysfonctionnements qui nous sont signalés par les usagers de nos e-services ou par nos conseillers numériques. En lien avec les référents numériques des directions concernées et les prestataires, les parcours sont régulièrement testés pour identifier les modifications à y apporter et améliorer leur accessibilité.
Mais en soi, une transition numérique réussie à l’échelle d’un territoire relève d’une responsabilité collective publique-privée. Une nouvelle culture se crée au sein d’un groupe social et chaque membre contribue à sa façon à en préciser les contours.
C’est pourquoi, nous souhaitons que notre démarche de transformation numérique s’appuie sur les intelligences du territoire.
Notre stratégie d’inclusion numérique s’organise donc autour d’un réseau d’acteurs.
Tout d’abord autour d’un réseau d’acteurs de solidarité numérique public-privé qui nourrit nos réflexions sur le développement de communs et la complémentarité des offres d’accompagnement des publics vers l’autonomie numérique. Des groupes de travail vont travailler prochainement sur des projets tels que la création d’un réseau de médiateurs numériques favorisant le partage des ressources et des expériences, la création d’un « SAMU numérique », la cartographie des acteurs et de l’offre par quartiers…
De même, notre stratégie mulhousienne pour un numérique éco-responsable s’organise autour d’un réseau d’acteurs publics et privés qui souhaitent s’investir et collaborer pour réduire l’empreinte carbone du numérique.
Un numérique innovant, co-construit, répondant aux besoins du plus grand nombre tout en respectant l’environnement, c’est l’ambition de Mulhouse, ville de toutes les intelligences !
Marie HOTTINGER-KOENSGEN
Adjointe au Maire de Mulhouse
Déléguée à l’innovation, au numérique et à la ville des intelligences