« En politique, il faut savoir arbitrer des priorités… »
La santé est la première préoccupation des Françaises et des Français. Bien entendu, la crise du Covid a marqué les esprits mais il s’agit aussi des difficultés d’accès aux soins qui se généralisent. Les déserts médicaux s’étendent et force est de constater que les actions engagées ne sont pas assez efficaces pour inverser la tendance.
Le constat est sans appel en Occitanie, mes concitoyens m’alertent très souvent à ce sujet, et, malheureusement, il est national. En France, le nombre de personnes vivant dans une commune avec un accès limité à un médecin généraliste est passé de 1 % en 2007 à plus de 11 % en 2018. Concrètement, cette situation concerne plus d’1 Français sur 10 ! Cela n’est pas acceptable, d’autant que l’épidémie de Covid n’a fait qu’aggraver les choses, accentuant la pénurie de personnel, avec 25 000 postes d’infirmiers et d’aides-soignants vacants à l’échelle nationale, amplifiant aussi la crise des vocations.
Il faut trouver des solutions et vite. Pour cela, je suis doublement à l’action.
D’abord, je défends une gestion de proximité avec plus de responsabilités entre les mains des Régions. Nous l’avons fait pour les lycées et cela fonctionne. Avec un système de santé plus décentralisé, nous gagnerons en réactivité et pourrons apporter des solutions sur mesure, territoire par territoire. C’est le sens des propositions que nous portons, avec les autres présidents de Régions.
Ensuite, la Région Occitanie anticipe, agit concrètement et prouve sa capacité à mettre en œuvre ses propositions. En politique, il faut savoir arbitrer des priorités, j’ai donc décidé de mettre beaucoup de moyens sur la santé, qui n’est pourtant pas une compétence qui relève directement des Régions.
Pour la première fois, nous investissons 133 millions d’euros pour l’hôpital public et les établissements d’enseignement de santé. Reconstruction des hôpitaux, nouveaux équipements pour les urgences et les services de réanimation, rénovation d’internats, réhabilitation ou construction d’instituts de formation… Tout cela va contribuer à consolider l’offre de santé, à mieux accompagner nos étudiants dans leurs études et à faire de notre région un territoire de pointe.
Nous concrétisons également notre engagement pour la santé du quart d’heure en recrutant 200 médecins, sages-femmes et infirmiers, dont 40 dès 2022, pour lutter contre les déserts médicaux. C’est un véritable service public régional de santé de proximité que nous mettons sur pied, pour qu’aucun territoire et aucun habitant ne soit oublié.
Enfin, nous nous donnons les moyens de former les professionnels de santé de demain, plus nombreux, en finançant en 2022 plus de 1600 places supplémentaires d’infirmiers, d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture ou encore d’ambulanciers, représentant une augmentation de 14% de l’offre de formation. Sans oublier le rôle des citoyens face aux situations d’urgence : depuis début février, tous nos lycéens peuvent se former gratuitement aux premiers secours grâce à l’aide de la Région.
Nous agissons sur tous les fronts, en lien direct avec l’État, les collectivités locales, les représentants et les professionnels de santé, pour répondre au plus près des besoins de chacun et de chaque territoire. Parce que la santé est un droit fondamental que nous continuerons à protéger, coûte que coûte, contre le creusement des inégalités.
Carole DELGA
Pésidente de la Région Occitanie