Mulhouse : exposition aux ondes, retour sur l’arrivée de la 5G

Le réseau mobile et les télécommunications relèvent aujourd’hui de l’indispensable : l’essor du télétravail, le contact permanent entretenu malgré la distance, mais aussi les besoins du progrès technique, les nouvelles manières de produire… Imaginez pouvoir un jour vous asseoir dans une voiture autonome, vous faire soigner à distance ou encore développer un logiciel révolutionnaire sans vous soucier d’un éventuel bug du réseau local… Si vous pensiez que ces innovations n’avaient que leur place dans la fiction, elles prennent forme grâce au réseau 5G.

Mulhouse fut la première ville du Grand Est à être couverte par le réseau mobile de cinquième génération. L’exploitation du réseau 4G approchait de la saturation et la latence augmentait. Son utilisation particulièrement dense dans le secteur justifiait donc l’adaptation des premières antennes en 5G dans la région mulhousienne. Une aubaine pour notre ville industrielle, marquée de façon indélébile par son empreinte technologique et numérique.

L’industrie à Mulhouse fait aujourd’hui peau neuve pour se développer dans le secteur numérique, comme en témoigne la cité du numérique KM0 qui accueille nombre de jeunes sociétés tournées vers l’industrie du futur et qui est arrivée à saturation en 4 années seulement. Pour ne manquer de symbolisme, ce village numérique se développe dans l’une des fameuses usines de l’ancienne SACM, dans le quartier de la Fonderie, caractéristiques du patrimoine industriel de la « Manchester de France ». Le passé devient le futur et Mulhouse, comme à son habitude, se renouvelle.

Alors pourquoi la 5G intervient-elle comme nécessité dans cette transition ? Ce nouveau réseau revêt quelques caractéristiques qui s’inscrivent résolument dans la modernité, une valeur que nous devons promouvoir sans discontinuer. Celle-ci sera la source des progrès qui permettront à nos sociétés de surmonter les défis qui se dressent devant elle, même les plus impressionnants.

Beaucoup plus rapide et efficace, moins énergivore que la 4G à usage équivalent, le réseau 5G pose les bases solides de ce que sera l’économie du futur.

L’arrivée de cette technologie nouvelle s’est naturellement accompagnée de préoccupations légitimes de la part de certains de nos concitoyens : un réseau plus performant et plus puissant nous expose-t-il davantage aux dangers supposés des ondes ?

Conscient de la nécessaire avancée que cette génération nous apporte, il ne faudrait pas que la confiance nous aveugle au point de ne pas entendre les revendications de la population. Ces questions, nous devons les traiter avec sérieux. Très vite, nous avons tissé un partenariat avec l’agence nationale des fréquences (ANFR) afin de trouver une réponse aux interrogations. Nous avons conclu l’installation de 3 capteurs d’ondes, en différents points de notre ville, en mars 2021. Ces capteurs, qui sont toujours actifs, relèvent plusieurs dizaines de mesures chaque jour. Les résultats sont très clairs, en rappelant que la limite réglementaire minimale est de 28 V/m, voici ce que l’on obtient* :

Capteur 1 : valeur moyenne : 1,43 V/m (min : 1,06 V/m – max : 1,8 V/m)

Capteur 2 : valeur moyenne : 0,78 V/m (min : 0,42 V/m – max : 1,07 V/m)

Capteur 3 : valeur moyenne : 2,64 V/m (min : 1,78 V/m – max : 3,16 V/m)

En moyenne, les relevés indiquent donc que l’exposition aux ondes est de 10 à plus de 20 fois inférieure à la plus faible des limites réglementaires qui nous sont imposées.

Avoir ces données est primordiale, c’est là que se trouve notre responsabilité d’élus. Devant les discours et les éléments de langage bien rôdés des opérateurs, il nous semble légitime de remettre en cause ces argumentations et de les confronter de manière scientifique et indépendante.

Mulhouse a toujours encouragé les innovations, elles sont dans l’ADN de notre ville. La révolution que constitue la 5G nous ouvre de nombreuses portes, c’est une opportunité qu’il faut saisir. Néanmoins, les gardes fous que sont les élus locaux doivent remplir leur rôle et pour cela les moyens et les partenaires, comme l’ANFR, sont nombreux. Mettre en regard de la méfiance des données scientifiques permet d’avancer en jugulant les passions trop envahissantes. Porter un regard critique sur le progrès reste quelque chose de sain, en cela, l’élu local restera toujours un veilleur.

Michèle LUTZ

Maire de Mulhouse

*données accessibles librement et en temps réel au lien suivant : https://www.anfr.fr/controle-des-frequences/exposition-du-public-aux-ondes/la-mesure-de-champ/observatoire-des-ondes/