“Aujourd’hui, on part davantage du principe que le moyen d’améliorer rapidement et à coût maîtrisé la vie des citoyens réside dans une meilleure exploitation des données.”

De même qu’elle avait parfois engendré des espoirs ou des craintes démesurés, la Smart City suscite aujourd’hui une vague de critiques en décalage avec la réalité du terrain. Certes, les premiers projets sont loin d’avoir débouché sur les services numériques futuristes que certains imaginaient, mais c’est avant tout parce que le concept et les acteurs ont mûri, et que les objectifs comme les méthodes ont changé. À vrai dire, au sein des collectivités françaises, on ne parle même plus de Smart City à laquelle on préfère la notion de « territoire intelligent ».

La nuance n’est pas que linguistique. La Smart City limitait sa vision à la ville alors que le territoire intelligent reconnaît une réalité pratique, démographique, géographique et économique : c’est au niveau des bassins de vie que l’innovation numérique prend tout son sens. La mobilité, la sécurité, les services collectifs ne s’arrêtent pas aux frontières de la grande ville, mais débordent sur l’ensemble de l’agglomération et les autres communes limitrophes regroupées en EPCI. C’est à cette maille que doivent être – et que sont désormais – envisagés les projets de territoires intelligents.

La portée et la nature des projets ont également gagné en maturité. La Smart City invoquait le rêve de nouveaux services digitaux accessibles directement par le citoyen, et promettait ainsi d’avoir la ville dans sa poche et au bout des doigts. Bien souvent, les villes pionnières ont débuté par l’éclairage urbain, dont la modernisation (LED, éclairage graduel automatisé) devait apporter des économies importantes, lesquelles permettraient de financer d’autres projets. Si le calcul est plus que jamais pertinent – l’éclairage intelligent permet bel et bien des économies substantielles –, cette approche a montré ses limites. Outre qu’elle exige un lourd investissement initial, elle tend à cloisonner les sujets et tarde à apporter des bénéfices concrets aux citoyens.

Aujourd’hui, on part davantage du principe que le moyen d’améliorer rapidement et à coût maîtrisé la vie des citoyens réside dans une meilleure exploitation des données. Le territoire est intelligent quand les élus et les services techniques le sont, c’est-à-dire qu’ils disposent de la bonne information, au bon moment, pour prendre les meilleures décisions. Ce peut être à très court terme (gestion de la « donnée chaude »), afin de monter une alerte sur un dispositif défaillant, à court terme, par exemple pour optimiser l’itinéraire des patrouilles de la police municipale ou des agents de la voierie, ou à plus long terme, pour planifier le développement urbain en fonction des perspectives économiques et des impacts anticipés du changement climatique. Si on fait abstraction des objectifs très court terme, l’enjeu est donc de fournir des tableaux de bord aux élus et aux agents afin de les aider dans leur prise de décision.

Techniquement, cela signifie mettre en place un véritable « métaviseur » capable de fournir une vision d’ensemble, transverse et consolidée des multiples informations relatives au territoire.

Le socle de cette nouvelle approche est la plateforme de données territoriale. Atos a conçu une telle plateforme, appelée « Urban Data Platform ». À la différence des solutions traditionnelles de Business Intelligence, UDP est capable d’ingérer et de rapprocher des données de toutes natures, issues de sources très disparates : applications de gestion, capteurs connectés (qualité de l’air, bruit, présence…), caméras de vidéosurveillance, satellites, modèles scientifiques… En se basant sur des standards ouverts, comme le cadre européen FIWARE, la plateforme constitue une fondation pérenne, sur laquelle pourront venir se greffer progressivement de nouvelles sources de données ou de nouvelles demandes. Il sera ensuite possible de transposer les cas d’usage à d’autres zones du territoire, ou d’autres collectivités dans une logique de mutualisation, ce qui est beaucoup plus compliqué avec les applications sur mesure de la Smart City.

Si l’éclairage public reste l’un des chantiers prioritaires, surtout en période de crise énergétique, la plateforme permet d’envisager d’emblée tous les sujets d’intérêt pour la collectivité et d’épouser ses priorités : consommation énergétique des bâtiments publics et des établissements scolaires, mobilité, tranquillité citoyenne, urbanisme et aménagement du territoire, environnement (PCAET), soutien à l’économie…

Démarche pragmatique, progressive, transverse et centrée sur les attentes des agents, des élus, et finalement des citoyens, la plateforme de territoire intelligent, comme le propose UDP, répond aux objections que soulève le concept de Smart City. En plaçant les données au cœur du projet, on vise une amélioration du service autant que la création de nouveaux services, on atteint plus vite des résultats plus visibles pour des investissements plus mesurés. Ce qui devrait convenir aux collectivités.

Philippe BOUCHET

Directeur collectivités et Education chez Atos

(Source : Linkedin Atos)

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