« Cette nouvelle responsabilité, c’est aussi la reconnaissance du travail mené par la ville de Rueil-Malmaison sur le numérique. »
Depuis juillet 2020, Fatima CHAOUI-EL OUASDI est adjointe au maire de Rueil-Malmaison, déléguée au numérique et aux télécommunications. Un thème qui lui est cher car c’est par le numérique que “j’ai pu accéder plus facilement à la culture, à l’éducation et m’ouvrir au monde en grandissant”, dit cette jeune élue, femme de terrain, très tôt engagée en faveur de la lutte pour l’égalité femmes-hommes .
Mission Ecoter-France et Territoires Numériques : La décarbonation du territoire est une priorité à Rueil-Malmaison, ainsi la municipalité s’est dotée d’une centrale géothermique inaugurée en décembre dernier, pouvez-vous en dire quelques mots ?
Fatima CHAOUI-EL OUASDI : L’un des tous premiers projets phares que nous avons voté au début de la mandature 2020–2026, était le fruit d’une réflexion de longue date du Maire Patrick Ollier : la mise en place de la géothermie. C’était par ailleurs une des promesses de campagne en faveur de la transition énergétique.
Géo Rueil est le véhicule juridique avec un actionnariat partagé entre ENGIE (88,5%) et Rueil (11,5%), grâce auquel nous avons ouvert en décembre les premiers accès au réseau de chaleur.
Pendant 28 ans, la société locale fournira de la chaleur au réseau de la ville, toujours en cours de construction, avec une énergie majoritairement renouvelable.
La géothermie de Rueil-Malmaison permet de capter la ressource à 1 500 mètres de profondeur avec une eau à environ 62 degrés, afin de transformer cette chaleur en énergie. L’eau est ensuite réincorporée dans la nappe souterraine. Dans ce contexte de guerre hybride que nous connaissons actuellement, avec une hausse des prix de l’énergie, l’énergie issue de la géothermie est moins coûteuse et plus stable. Elle n’est soumise aux fluctuations des prix du gaz et de l’électricité à seulement 32%.
Nous venons d’achever la première phase de ce projet, avec le lancement du raccordement aux particuliers comme certains bâtiments publics de la ville (équipements sportifs, écoles, collèges, lycées, médiathèque, bâtiments administratifs).
A horizon 2024, c’est 12 000 foyers qui seront alimentés, afin d’éviter l’émission de 21 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de la circulation de 11 600 voitures par an.
La deuxième phase du projet se poursuit avec des travaux de voirie importants à l’échelle de la ville pour pouvoir raccorder tous les logements qui permettront au projet d’atteindre son point mort économique. Nous avons aussi développé un outil de cartographie avec le Service d’Information Géographique (SIG) qui permet de suivre l’évolution des travaux de voirie associés à la géothermie.
Mission Ecoter-France et Territoires Numériques : Depuis de nombreuses années, le Numérique et l’Innovation dans les Territoires sont dans l’ADN de Mission Ecoter-France et Territoires Numériques, vous venez d’être nommée Vice-Présidente. Comment entrevoyez-vous cette nouvelle responsabilité ?
Fatima CHAOUI-EL OUASDI : Tout d’abord, je tiens à remercier toute l’équipe de la Mission Ecoter-France et Territoires Numériques pour leur travail aux côtés des élus et des institutions publiques et privées et pour leur confiance renouvelée. Le rapport d’activité 2022 témoigne de la richesse des travaux engagés et des nombreux partenariats qui permettent à la Mission Ecoter-France et Territoires Numériques de partager les bonnes pratiques en France comme à l’étranger (SIVIIM).
Cette nouvelle responsabilité est dans la continuité de mon travail comme Conseillère à l’innovation à la Mission Ecoter. Je l’entrevois comme une chance de partager des innovations numériques et de continuer à rencontrer, échanger et partager avec de nombreux acteurs. C’est aussi la reconnaissance du travail mené par la ville de Rueil-Malmaison sur le numérique. Depuis 2 ans, notre ville a obtenu de nombreux labels et prix sur le numérique. Et pour 2023, nous avons l’ambition de continuer à développer un numérique innovant, au service des usagers et de l’environnement !
Propos recueillis par Alain MELKA et Quentin MEULLEMIESTRE