« L’enjeu est clair : conjuguer souveraineté énergétique, compétitivité industrielle et maintien de milliers d’emplois locaux. »

Julien GOKEL, en tant que député de la 13e circonscription du Nord, un territoire à forte empreinte industrielle et abritant notamment la centrale nucléaire de Gravelines, comment envisagez-vous l’articulation entre les impératifs de décarbonation de l’industrie, le développement des énergies bas-carbone (notamment nucléaires et hydrogène vert) et la nécessaire préservation des emplois locaux et du tissu économique du Dunkerquois ?

Julien GOKEL : En tant que Député du Dunkerquois, je considère que notre territoire est à la fois un poumon industriel de la France et un laboratoire de la transition énergétique. La décarbonation de l’industrie n’est pas une option mais une nécessité, et elle doit se faire sans sacrifier nos emplois ni notre attractivité. Ici, nous avons une chance unique : la présence de la centrale nucléaire de Gravelines, pilier de notre mix bas-carbone, et les projets structurants autour de l’hydrogène vert, de l’électrolyse et de la décarbonation de la sidérurgie. Mon rôle est d’accompagner cette mutation, en veillant à ce que l’État et l’Europe soutiennent nos entreprises dans leurs investissements, sécurisent les filières et forment les salariés aux métiers de demain. L’enjeu est clair : conjuguer souveraineté énergétique, compétitivité industrielle et maintien de milliers d’emplois locaux.

Membre de la commission des affaires étrangères, vous avez également une expérience d’élu local (ancien maire de Cappelle-la-Grande, conseiller communautaire à la CUD). Comment votre vision des enjeux internationaux nourrit-elle votre action parlementaire pour défendre les intérêts du Nord et, inversement, comment les réalités de votre territoire influencent-elles votre approche des relations internationales ?

Julien GOKEL : Mon engagement international et mon enracinement local se nourrissent mutuellement. Siéger à la commission des affaires étrangères m’amène à mesurer, chaque jour, combien les grands équilibres mondiaux — qu’il s’agisse de l’énergie, du climat, de la problématique migratoire, de la sécurité, de l’économie portuaire ou du commerce — influencent directement le quotidien des habitants de ma circonscription. De même, la réalité de notre territoire industriel, ouvert sur le monde par son port, me pousse à défendre une diplomatie économique et énergétique ambitieuse, qui assure des débouchés à nos entreprises et protège nos intérêts stratégiques. En somme, je crois profondément qu’il n’y a pas d’action locale efficace sans vision internationale, et pas de politique étrangère crédible sans une écoute attentive des territoires. C’est ce double regard qui guide mon action à l’Assemblée nationale.