Pour que le numérique ne creuse pas le fossé entre villes et campagnes !

La France se transforme. Nos villes s’illuminent de l’éclat du très haut débit, des fibres optiques qui pulsent des milliards de données à la vitesse de la lumière. Le télétravail y est une réalité, l’accès aux services publics et à la culture est instantané, et les opportunités économiques se multiplient. C’est l’image d’une nation moderne, connectée et dynamique, qui rayonne d’une efficacité nouvelle.

Pendant ce temps, dans nos campagnes, le tableau est bien différent. Le bas débit est le lot commun, un lourd fardeau qui ralentit tout et entrave le développement. Alors que les métropoles se dotent d’une sécurité numérique de pointe, les territoires ruraux sont confrontés à une insécurité numérique grandissante. C’est une injustice flagrante, qui non seulement maintient un déséquilibre territorial, mais menace aussi la cohésion de notre société.

Une fracture numérique aux conséquences tangibles

Cette fracture numérique n’est pas qu’une simple question de confort. C’est une question d’équité. Comment demander à un agriculteur de gérer ses données, de surveiller ses cultures ou d’automatiser son exploitation sans une connexion fiable ? Comment encourager de jeunes entrepreneurs à s’installer à la campagne s’ils ne peuvent pas y développer leur activité ? Comment garantir un accès égal à l’éducation ou à la santé si le flux de données est insuffisant pour la télémédecine ou les cours en ligne ?

Le très haut débit n’est plus un luxe, mais une infrastructure essentielle, au même titre que l’eau, l’électricité ou les routes. Il est temps de considérer son déploiement dans les zones rurales comme une priorité absolue. Il en va de la vitalité économique de nos territoires, mais aussi du lien social et de l’égalité des chances.

Ne pas laisser les territoires ruraux sur le bord de la route

La France a besoin de toutes ses forces vives, de tous ses talents, qu’ils soient urbains ou ruraux. Laisser le numérique créer un clivage entre deux Frances, l’une hyper-connectée et l’autre reléguée au rang de “zone blanche”, serait un échec collectif. Il est urgent d’agir. Les initiatives publiques et privées doivent s’unir pour accélérer le déploiement de la fibre optique et des technologies alternatives dans les zones les plus reculées.

Ne sacrifions pas l’égalité au nom de la rentabilité. La sécurité numérique des villes ne doit pas s’accompagner de l’insécurité numérique des champs. Assurons-nous que le numérique soit un pont entre nos territoires, et non un mur qui nous sépare.

Réfléchissons collectivement à l’idée d’un service public du numérique !

Gilles QUINQUENEL, Maire de Thèreval, Président Honoraire de la Mission Ecoter